Je n’avais jamais été confronté à ce genre de situation : rentrer dans un collège après un incendie. Dans les coulisses du collège Champollion, dans le quartier des Grésilles à Dijon
Dès l’entrée dans le bâtiment, l’odeur de fumée est omniprésente. Une odeur persistante, qui ne disparaît pas malgré les fenêtres ouvertes à tous les étages. Elle s’est incrustée partout. Les murs sont noircis, les plafonds marqués, les sols encore humides par endroits. Rien n’a été épargné.
Ce qui m’a le plus surpris, ce sont les objets. Des objets du quotidien. Des ordinateurs déformés par la chaleur, affaissés, méconnaissables. Des luminaires qui ont fondu. Du plastique qui a coulé, figé dans des formes étranges. Des choses que l’on manipule tous les jours et qui, ici, témoignent directement de la violence du feu et de sa chaleur. Dans les couloirs, le silence est frappant. Un silence pesant, parfois rompu par des exclamations de stupéfaction. Celles des journalistes et des photographes. Les miennes aussi. Difficile de rester totalement neutre face à certaines scènes. Une salle de classe encore en place, les tables alignées, les chaises rangées, et tout autour, les traces de l’incendie. Ça fait vraiment bizarre…
Par moments, la sensation est étrange, presque irréelle. Le lieu n’est plus vraiment un collège, mais pas encore un bâtiment vidé de sa fonction. Tout est là, figé, suspendu. On comprend ce qui s’est passé, sans l’avoir vu.
C’était impressionnant, solennel, intimidant. Et surtout très concret. On ne ressort pas indemne d’une visite comme celle-ci. Parce que, même quand on a l’habitude de raconter les faits, certains endroits imposent le silence.
